No Hitting Day

Protection de l’enfance Suisse demande, à l’occasion du «No Hitting Day» le 30 avril, de ne laisser, dans l’éducation, aucune place pour la violence. Cette journée est célébrée au niveau international depuis 1998 pour rappeler que les enfants ont le droit à une éducation sans violence.

Les enfants ont droit à une protection étendue contre la violence

L’article 11 de la Constitution fédérale stipule que les enfants et les jeunes ont droit à une protection particulière de leur intégrité. Contrairement à cette exigence, le recours à la violence dans l’éducation n’est interdit nulle part expressément dans nos lois – à la différence de 26 autres Etats européens dont nos voisins l’Allemagne, l’Autriche et la Principauté du Liechtenstein.

En février 2015, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a constaté une nouvelle fois que la Suisse ne remplissait que dans une mesure relative ses obligations de protection dans le cadre de la Convention relative aux droits de l’enfant (Convention des droits de l’enfant de l’ONU). Alors qu’une gifle d’adulte à adulte est punissable pénalement, les autorités n’interviennent que tard en cas de violence à l’endroit des enfants – pour autant qu’elle soit reconnue comme telle. Cette inégalité de traitement devant la loi n’est pas acceptable si l’on considère la vulnérabilité des enfants et la protection particulière qui doit leur être garantie.

Conséquences des châtiments corporels

La violence physique n’est jamais un moyen approprié et aboutit au mieux dans l’éducation à un comportement docile, par peur de la punition. En revanche, le véritable but des parents, à savoir que l’enfant modifie son comportement parce qu’il a compris quelque chose, n’est pas atteint. En outre, le seuil d’inhibition face au recours à la violence physique dans l’éducation diminue chaque fois que la violence physique est exercée – jusqu’à la maltraitance proprement dite.

A part les blessures visibles, les châtiments corporels ont des effets nettement moins manifestes : les coups ou les autres formes de châtiments physiques sapent la confiance que l’enfant avait envers ses parents et se répercutent négativement de multiple manière sur son développement émotionnel et social. Le fait de subir des violences physiques ou d’autres formes de violence blesse l’enfant dans sa dignité et lui transmet, comme message, que la violence est un moyen approprié pour résoudre les conflits. Un enfant qui subit des violences est donc exposé à un risque plus élevé d’utiliser lui-même la violence à l’adolescence et à l’âge adulte. La violence dans l’éducation a, de ce fait, des effets négatifs à long terme pour la société.

Qu’apporte une interdiction, par la loi, de la violence dans l’éducation?

Ceux et celles qui s’opposent à l’interdiction, par la loi, de la violence envers les enfants avancent comme argument le fait que l’Etat s’immisce ainsi beaucoup trop dans le travail éducatif des parents. Des études réalisées dans les pays qui ont interdit explicitement les châtiments corporels dans l‘éducation montrent toutefois qu’une réglementation claire au niveau légal influence durablement l’attitude de la population envers les châtiments corporels. L’interdiction inscrite dans la loi en Allemagne a eu par exemple pour effet un changement d’attitude sensible et, par la suite, une diminution nette de la violence dans l’éducation.

Une interdiction à elle seule ne suffit pas cependant à transformer l’attitude envers les enfants pour qu’elle devienne positive, sans violence et participative. Pour y arriver, toutes les personnes appelées à côtoyer des enfants au quotidien doivent réfléchir à leurs conceptions en matière d’éducation, aux valeurs auxquelles elles tiennent et aux attentes qu’elles ont à l’égard des enfants. Car vivre avec des enfants au quotidien représente continuellement un nouveau défi ; il est vrai aussi que le comportement des enfants peut parfois pousser les responsables de l’éducation au bord du désespoir et de la maîtrise de soi. Dans de telles situations, il est essentiel que les parents aient à disposition, comme alternative à des châtiments corporels, des manières d’agir non violentes. C’est ce qui est encouragé par exemple dans les cours Parents Plus.

La violence n’est jamais un moyen efficace ; elle n’est pas non plus un moyen d’éducation légitime. Ceci devrait se refléter dans la législation suisse. Protection de l’enfance Suisse demande que le droit des enfants à une éducation sans violence soit inscrit dans le Code civil suisse – à la fois pour le bien des enfants et celui des parents.

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