Cas a) Intégration en Suisse

Si les investigations aboutissent au constat que la protection nécessaire n’est pas garantie dans le pays d’origine ou que l’enfant ne dispose pas de membres de sa famille dans un autre pays, le retour ou le transfert dans un État tiers ne répondent pas à l’intérêt supérieur de l’enfant.

En ce cas, la Suisse est tenue d’offrir à l’enfant la protection durable nécessaire. Cette obligation s’applique aussi aux enfants qui résident de manière permanente en Suisse et y ont été victimes.

«Les enfants victimes ne sont pas rapatriés dans un État, si, à la suite d’une évaluation portant sur les risques et la sécurité, il apparaît que le retour n’est pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant.»

Art. 16, al. 7 de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains

Une autorisation de séjour régulière est indispensable pour que l’enfant ait la stabilité nécessaire pour concevoir des projets de vie durables, car chez les victimes mineures de la traite des êtres humains, trois processus de longue durée sont imbriqués:

  • L’assimilation des événements difficiles vécus dans le cadre d’un suivi psychosocial 
  • L’intégration sociale et professionnelle en Suisse
  • L’élaboration de projets de vie avec la personne titulaire de la curatelle ou l’assistante sociale/l’assistant social dans le cas des enfants non accompagnés ou des enfants qui, du fait de leur situation familiale, sont sous curatelle.

Des informations complémentaires relatives au suivi des enfants non accompagnés sont présentées dans le manuel du SSI (chapitre 8) .

Pour toutes les décisions qui concernent la prise en charge et l’hébergement (p. ex. dans une famille d’accueil) de personnes mineures dépourvues d’autorisation de séjour en Suisse, le devoir de diligence est le même que dans le cas d’un enfant dont le lieu de résidence est en Suisse.

Pour les victimes mineures de traite des êtres humains, il est particulièrement important que les mesures de soutien ne cessent pas d’un coup à la majorité mais qu’elles soient garanties à plus long terme, même au-delà de la majorité. Avant tout, il s’agit d’examiner s’il ne faudrait pas prévoir, après la majorité, une mesure de la protection des adultes, et en particulier instaurer une curatelle.

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